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Confluences
2 avril 2006

Je suis duelle

Il m'arrive d'être en colère, de me mordre les lèvres, de me ronger jusque dans le fond des tripes pour préserver cette attitude posée et ne pas faire de ravages autour de moi, ni dans mes relations. Ce sont des gens que j'aime, aussi. Ai-je tort... Je ne sais pas. J'ai souvent envie de dire, mais les mots sont source de malentendus, disait le renard du petit prince. Self control. Ce que je n'aime pas ce sont les injustices. Mais à chaque fois que je me suis défendue, ça ne m'a attiré que des ennuis. Mieux vaut se taire. Je suis blessée. Mais j'en verrai d'autres. Il faut juste que ça passe.

J'ai parfois l'impression d'avoir la conscience comme un gros gouffre béant, qui capte tout, qui capte le bonheur la douleur, les ressentis des gens. Aussi quand quelqu'un souffre autour de moi je perçois le malaise, le trésaillement... et ça commence à devenir lourd à porter, à la longue. Je me sens sensible à tout. J'ai envie de fermer les yeux, voire le coeur pour ne pas voir. Cadenasse. Mais ça marche pas. Je le sens bien, ce matin les oiseaux renaissants ont réussi à me réveiller en m'émerveillant encore. Ce n'est qu'un printemps, bordel. Mais déjà, j'ai envie de m'allonger au soleil et de sentir ce mélange de vent et de chaleur sur ma nuque, puis le parfum de l'herbe coupée, en chassant les divers et variés insectes qui prennent mes jambes pour leur piste de ballade.

Etre en vie, merde, c'est prendre le risque de tout porter, le bien, le mal, le beau, le moche. Je compense l'espèce de petite douleur immortelle préservée au fond de moi, par ces petits plaisirs fugaces d'une journée. Faut pas trop en demander à la vie. Elle distribue selon notre échelle. Alors c'est clair que pour relativiser il suffit d'allumer les infos, et se mettre à la place des autres. N'empêche que ça ne nous empêche pas d'avoir mal. A notre échelle. Je culpabilise.

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