Audrey
Audrey dans les jours difficiles que tu traverses tu ne liras pas ce message.
j'ai envie de te dire que je comprends, que je suis passée par là avant, etc...mais ça tourne vite aux phrases condescendantes du style "quand j'avais ton âge je..."
j'ai envie de dire que j'y crois pour toi, mais ça aussi tu l'entends partout et c'est le genre de choses qui énervent quand on est stressée et sure de rien, quand tout le monde te dit "mais siii, tu vas y arriveeer..."
Alors j'ai envie de te dire tout plein de choses, qui au fond ne t'apporteront rien.
Je t'ai connue "choupette", seize ans, toute douce. Et je sais que t'es loin d'être une "petite", d'être un bébé. Ca aussi ça agace quand les gens plus âgés te disent ces petits mots en te regardant de haut. T'es loin d'être une gosse, ça je l''ai dit maintes et maintes fois. Tu as ce monde intérieur, ces reflexions et cette dialectique avec le mal-être qui t'ont fait grandir plus vite ,ou en tout cas autrement, que ceux de ton âge. T'as une dimension à toi, une île, une terre, une richesse. A explorer.
Alors voilà, jte dirai pas que "tu vas y arriver " "ma puce" ou "ma petite" , mais je te dirai juste que, mon manque de disponibilité et mes révisions me bouffant tout mon temps, je n'en garde pas moins une pensée forte, très forte, pour ce mois de Juin que tu vas franchir de ton côté. Avec tout ton potentiel. Tu es, et tu seras toujours la gardienne qui court après mon gant de boxe lorsque je l'ai perdu. Tu sais, j'ai deux mains. L'autre gant, je te le prête.
battons nous. Chacune à notre mesure, contre nos vents et nos marées.
En espérant un bon été libérateur, pour chacune de nous deux. Peut-être autour d'un verre, sur une terrasse de Paname ou au Louvre.
Voilà Gargab, je voulais te le dire. Je suis là. Loin, mais là.