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Confluences
15 octobre 2005

Automne

Nous voilà. Ce sont les feuilles qui volettent et qui tourbillonnent autour  de nous, nous nous cachons sous des écharpes remontées jusqu'au nez, une autre fois ce sera la capuche du duffle coat sous laquelle on camoufle nos cheveux, tantôt longs jusque au bas du dos, puis de plus en plus courts, puis un jour on sera assez grands pour se mettre au parapluie, pour une question de décorum surtout: les cheveux mouillés ça fait pas très classe, surtout quand ils ondulent en sèchant. Cinq ans, dix ans, l'automne. Franchi comme une marelle, aussi loin que nous aura porté le petit caillou, la terre, le ciel. Les bouts d'ardoise c'était ceux qui marchaient le mieux, quand on a compris ça, on est le roi, quand on en ramasse dans la cour, on a trouvé un Louis d'or. Ca marchera pas pour les rocher à la noix de coco à la caisse, on s'en fout, il faudra faire du charme aux parents pour ça; pour le ciel et l'immensité, un faux trésor suffit.

Les rentrées des classes, l'odeur des fournitures, puis un agenda sur lequel on colle et dessine, parce qu'il ne nous quittera pas, et plus que pour consigner les devoirs, on mettra les mots des copines et les stickers, et les photos du dernier sex-symbol d'Hollywood. A l'encre bleue turquoise c'est encore mieux, c'est la rentrée où l'on mettra des ronds sur nos i ,puis un jour on décidera que les points c'est plus adulte.

Les feuilles qui volent autour de nous, année après année. On finit par ne plus les voir,on les a laissées aux poèmes. Ce sont les mêmes. Elles m'accompagnent. Mourir et se regénérer, c'est pas la même sève qui coule, dedans.C'est pas la même sève.

Automne, je ne suis plus élève, je ne suis plus élève, je ne suis plus élève, j'ai beaucoup perdu, j'ai beaucoup gagné, j'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup haï, sanglotté, saigné, ri, rêvé. J'ai réussi.

Je vous regarde, du haut de la salle des profs qui vous est interdite, qui n'est encore qu'un mystère pour vous, tant on la garde comme les Cerbères, et il y en aura bien un pour vous aboyer dessus si vous y passez la tête sans frapper. Je vous regarde. Je me regarde. Vous recréez le monde. C'est votre tour... J'aimerais vous dire, ne lâchez pas, tant c'est dur, tant j'ai peur qu'on en perde un au passage, tant il vous faudra être solide...mais chacun composera. Je le sais. pfff, sales mômes, sales zigottos de lascars à têtes de pioche vous avez interêt à vous en sortir.

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Commentaires
S
oui, et bien on voit que t'as pas mes cheveux.
G
Eh bien moi je trouve cela charmant les cheveux qui ondulent en séchant ...
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