time

Si mon J n'vait pas été là pour me soutenir je ne sais pas comment j'aurais tenu. Il a été très attentionné. Je vais mieux mais j'ai vécu des choses éprouvantes. Des nuits sans sommeil à pleurer sur l'oreiller, avec les gouttes qui tombent à l'horizontale dans les oreilles. Résultat: pleurons debout. Anne voulait me caser avec lui d'ailleurs, mais il  n'est plus question de cela en fait : c'est mon grand frère désormais. Nous avons dépassé quelque chose. Je ne le veux plus.

Je vis dans l'urgence. Je me précipite toujours dès que je sens la moindre ouverture avec n'importe qui. Je me dis que j'ai 27 ans, que j'ai l'âge d'avoir un  enfant, et que le temps est vraiment une saloperie. Je serais prête à me mettre avec un type dont je ne suis pas amoureuse, rien que parce que je suis pressée. Qu'est devenue la fille posée et réfléchie? Je n'aime pas ce que je deviens.

Je pense souffrir, mais je ne sais même plus ce que ça signifie, puisque quand j'étais gamine je grandissais à reculons en ayant toujours cette trouille de ne pas être à la hauteur. C'est comme cela que je me suis forgée. J'ai de l'admiration pour les gens qui s'aiment eux-mêmes. On dit souvent que c'est un défaut, que c'est prétentieux de s'aimer, comme si c'était qch de mal. Alors que moi je trouve cela tellement rare et tellement courageux. J'essaie de m'aimer, mais c'est pas de l'amour. Je me vois comme si je devais me protéger. Le matin, je me dis : "bon tu as telle ou telle chose à accomplir auj".Une chose un peu fragile, mais qui n'a pas de qualité pour autant. .Ah si : ça marche bien le feeling entre moi et les élèves en général. Tt le monde me le dit, ce qui signifie que je dois être une bonne pédagogue. C'est la seule chose dont je peux être fière. Mais j'arrive pas encore à me voir très en positif. Et le temps presse. Et je ne commence pas à 27 ans à m'aimer un peu je vais passer à côté de tout.

Et putain je rechiale. "Arf", comme dirait ma Cora lorsqu'elle a honte de faiblir ou de s'attendrir.